Vie de château : le Collège d'Alzon à travers le 20e siècle (2e partie)
par Ann Zabus et Benoît Strepenne
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Campé dans un petit village,
entouré de prairies tranquilles, l'Alumnat Notre-Dame de l'Assomption aurait pu s'isoler du monde. Mais au contraire, au fil de son histoire, l'école qui deviendra le Collège d'Alzon a toujours veillé à suivre le meilleur de l'évolution sociale tout en assurant à ses jeunes une formation solide et réfléchie, dans une ambiance familiale. Les mêmes valeurs l’animent depuis plus de cent ans.
1925 est l'année d'un nouveau départ,
symbolisé, comme souvent par la suite, par un nouveau nom. Le P. Nestor Craisse dirige l'Alumnat Marie-Médiatrice. Vingt élèves commencent à Bure leurs trois premières années d'humanité. Ils effectuent ensuite la Poésie et la Rhétorique à Sart-les-Moines, précurseur de l'actuel Collège Saint-Michel de Gosselies.
Dès 1934,
pour s'aligner sur l'organisation belge de l'enseignement moyen et assurer l'homologation des diplômes, on ajoute à Bure une quatrième année d'enseignement. L’école compte alors 75 élèves et, une première fois, le manque de place se fait sentir.
En 1936,
le P. Jean-Emmanuel Lieffring, directeur depuis 1934, décide la construction de l’aile de la chapelle. Elle comportera un réfectoire, des classes et une étude, des chambres, un lavabo et une chapelle dont on profitera toutefois bien peu de temps.
Le 8 juin 1938 vers 9 heures du matin,
un incendie se déclare dans la sacristie installée à l’extrémité de cette aile nouvelle. Très vite, chapelle et lavabo sont la proie des flammes. Les étages inférieurs sont protégés par les matériaux durs qui les séparent du haut. Mais le feu parvient à l’ancien château qu’il détruit presque entièrement.
En octobre 1938,
la reconstruction est suffisamment avancée pour que les cours puissent reprendre. Elle a, dans une certaine mesure, respecté le style de l’ancien bâtiment, mais il ne reste malgré tout plus grand-chose de l’ancien château. La façade classique en pierre de grand appareil qui donnait sur la cour intérieure et l’escalier monumental de l’aile centrale sont détruits. Seuls une tour côté village, le porche et le logis de la ferme subsistent après les deux incendies qui l’ont ravagé à 20 ans de distance.
L’alumnat affronte vaillamment la Seconde Guerre mondiale.
L’hébergement d’enfants juifs vaudra au P. Jean-Marie Decorte, supérieur durant ces années difficiles, le titre de ‘Juste parmi les Nations’. En 1944, pendant l'offensive von Rundstedt, le château abrite dans ses caves les habitants du village. Les combats seront particulièrement durs à Bure et les dégâts nombreux : obus dans la façade, toitures éventrées, vitres brisées… À nouveau, il faut réparer.